A 18 ans, Sacha sortait d’une adolescence douloureuse. D’une nature hypersensible, elle avait été très affectée par les difficultés de ses parents qui avaient finis par se séparer alors qu’elle avait quinze ans. Les petites épreuves de l’enfance s’étaient transformées en traumatismes et les blessures qui auraient du être guéries avec amour devinrent des souffrances profondes.
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Une sensibilité telle que celle de Sacha est difficile à vivre pendant les premières années, avant que l’enfant n’ait eu le temps de construire ses propres défenses. Elle le rend particulièrement fragile et les grandes étapes de la vie, telle que l’entrée à l’école, peuvent être des moments très angoissants. Sacha se sentit très souvent démunie et perdue.
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Heureusement, Sacha était aussi très courageuse. Elle avait en elle une envie de réussir qui compensait son manque d’assurance. Elle s’était battue et s’était relevée après chaque coup, après chaque K.O., souvent sans aide. D’ailleurs, alors que personne dans sa famille n’avait jamais pratiqué ce sport, elle faisait de la boxe et s’entraînait chaque semaine. Elle faisait face à l’adversaire et le regardait droit dans les yeux, sur le ring et en dehors du ring. Toujours très sensible, elle apprenait à dominer sa peur. Elle transformait ses souffrances en force.
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Je demandai à Sacha qui elle voulait être. Elle me dit vouloir par-dessus tout éviter de se comporter en victime. C’est une attitude qu’elle avait détestée chez ses proches et qu’elle ne voulait surtout pas reproduire. Très lucide, elle réalisait pourtant qu’elle faisait souvent ce qu’il fallait pour que ses relations aux autres soient difficiles tout en s’arrangeant pour croire qu’elle n’y était pour rien. Souvent déçue dans son enfance, elle préférait provoquer la mésentente pour ne pas en être victime, tout en rendant les autres responsables des conflits. C’était sa stratégie pour éviter la douleur mais cette stratégie l’empêchait de vivre sa très grande sensibilité de façon positive.
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Consciente de tout ceci, Sacha choisit d’être "vraie", d'accepter le risque de souffrir pour que la relation sincère aux autres soit possible. Elle sentit qu’à chaque fois qu’elle serait vraie, elle puiserait dans son potentiel inné d’ouverture et de profonde intégrité et tout lui serait plus facile. Je lui proposai donc de ne pas chercher à se changer, ni elle-même, ni son comportement mais de simplement s’observer chaque jour pour voir ce qui, dans ses actes, ses paroles, ses pensées, l’aiderait à être vraie ou l’en éloignerait. Son épanouissement allait venir des multiples prises de conscience que cette observation lui procurerait.
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